Le syndicat industriel IG Metall, aux deux millions d’adhérents, réclame un « règlement anti-stress », et la ministre du Travail Ursula von der Leyen a « déclaré la guerre aux souffrances psychiques liées au travail ».
Gouvernement et syndicat citent les mêmes chiffres: en Allemagne, un tiers des départs en retraite prématurés est dû à des troubles psychiques. Selon les caisses d’assurance-maladie AOK, le nombre d’arrêts de travail pour surmenage a augmenté de 80% en dix ans.
IG Metall estime à 27 milliards d’euros par an le coût sanitaire du phénomène, et Mme von der Leyen à 8 à 10 milliards d’euros chaque année le manque à gagner pour les entreprises.
« Notre démographie est telle que nous ne faisons pas face à un excès de main d’oeuvre mais plutôt à une pénurie. Il est fini ce temps où une entreprise pouvait se dire: +Celui-là ne tient pas le coup, qu’il s’en aille, on va trouver quelqu’un d’autre+ », explique-t-elle à l’AFP (voir entretien).
Hans-Jürgen Urban, membre du directoire d’IG Metall, souligne lui que la santé au travail en Allemagne « a trop longtemps eu une dimension purement mécanique, visant à éviter les blessures physiques », tandis que la dimension psychologique restait « taboue »