Mais là n’est pas le plus gros du scandale. Si vous lisez Reflets régulièrement, vous allez finir par connaitre cet article du code pénal par coeur, c’est le 226-15 :
« Le fait, commis de mauvaise foi, d’ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d’en prendre frauduleusement connaissance, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende. Est puni des mêmes peines le fait, commis de mauvaise foi, d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou de procéder à l’installation d’appareils conçus pour réaliser de telles interceptions. »
Figurez vous que pour appuyer sa vente du système Glint/Eagle en Libye, Amesys, très respectueuse de la vie privée, se serait adonnée à une écoute pas du tout légale des chercheurs de l’université Pierre et Marie Curie (Paris VI) et du LIP6/CNRS… et là, excusez moi un instant… pffft krkrkrk mouahahahahhaah … désolé … devinez où a été inventé le Deep Packet Inspection ? Bingo ! Au LIP6 ! Cruelle ironie du sort, les chercheurs qui ont mis au point cette technologie ultra intrusive de surveillance ont servi de cobayes. « Le Lip 6 spécialisé dans l’étude des réseaux avait cédé des brevets à la société Qosmos, elle même sous-traitante d’Amesys jusqu’en 2008. » nous confirme Mediapart.