L’Art de la guerre – Wikipédia
L’ouvrage est fondé sur le principe suivant : gagner ou perdre une guerre ne se fait pas par hasard, ni par l’intervention des dieux ou des esprits. C’est une question de méthode et de stratégie. De bons principes stratégiques conduisent à la victoire, il est donc important de les étudier.
Il y a deux concepts de base dans ce livre :
d’abord, « prendre les possessions de l’adversaire en entier » (au début du chapitre 3), et les conserver – si possible – intactes, en particulier les civils, car l’ennemi d’aujourd’hui est le sujet de demain. Tout est relié, de sorte que la guerre faite à autrui a un effet (appauvrissement, morts) sur le pays où elle est faite au moment où elle est faite, mais aussi par la suite sur le monde qui l’entoure (destructions, rancunes, déstabilisation). Historiquement, cette idée se justifie par le fait qu’une guerre, du temps de Sun Tzu, opposait forcément des Chinois entre eux (les autres pays du monde étaient très mal connus). Le vainqueur récupérait les sujets du vaincu, car la notion d’ennemi héréditaire n’existait pas.
ensuite, le shi : ce mot renvoie au concept de l’engagement de forces anodines pour faciliter la victoire. Ce déploiement repose sur la préparation, le travail, la bonne connaissance du terrain et des forces en présence (par l’espionnage), et l’adaptation aux circonstances. Il s’agit de s’insérer dans le Tao, d’aller avec le flux.Ce livre guide aussi le lecteur sur les cinq éléments à prendre en compte dans l’élaboration d’une stratégie :
la cause morale : le « Tao » adresse la moralité et la vertu d’une bataille ;
les conditions climatiques : le paradis est signifié par le « yin » et le « yang » de la pensée taoïste. Ces conditions se manifestent par le chaud et le froid ainsi que l’alternance des quatre saisons ;
les conditions géographiques : la terre comprend le proche et le loin, les terrains ouverts et les passages étroits, les plaines et les montagnes. Il est ici question de topographie et de prise en compte des variations de terrain utilisables selon les types de troupes engagées ;
le dirigeant : le commandant doit être sage, honnête, bienveillant, courageux et strict ;
l’organisation et la discipline : la délégation de l’autorité et les zones de responsabilité au sein d’une organisation doivent être parfaitement comprises. Les châtiments doivent être exemplaires tout comme les récompenses.Sous l’influence du Taoïsme et du Yi Jing (le Livre des Changements) l’Art de la guerre énonce que l’harmonie entre ces cinq éléments est une condition préalable au succès d’une campagne.
Il montre comment la réflexion peut mener à la victoire, comment l’analyse des faiblesses de l’ennemi peut fonder une tactique, si l’on sait les exploiter, et même les aggraver ; il met l’accent sur la psychologie du combat et sur l’importance de la ruse et de la fuite.