Mayetic ferme boutique
Mayetic ferme boutique
Le
spécialiste français du travail collaboratif a été placé en liquidation
judiciaire. La société se dit victime d’une campagne de diffamation.
Guillaume Deleurence
, 01net.,
le 16/01/2006 à 18h52
Le
13 décembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la
liquidation judiciaire de Mayetic. Cette société, fondée en 1996, était
l’une des rares en France
à oeuvrer dans le domaine du travail collaboratif,
face à des ténors comme IBM ou Microsoft. Elle était notamment connue pour ses solutions d’entreprise et son portail gratuit,
Mayeticvillage.net.
Les
vingt-trois salariés, qui, tous, présentaient la particularité de
télétravailler, ont été licenciés. Un liquidateur s’emploie,
aujourd’hui, à revendre les actifs de l’entreprise. Pour le fondateur
et président de Mayetic, Bruno de Beauregard, cette disparition serait
entièrement imputable à de sombres conflits politiques dans la ville
d’Asnières (Hauts-de-Seine).
A
ses yeux, l’entreprise serait en fait la victime d’une campagne de
diffamation, orchestrée par le député-maire d’Asnières, Manuel
Aeschliemann. Le premier édile de la ville aurait attaqué Mayetic pour
s’en prendre à son président. Bruno de Beauregard se trouve, en effet,
à la tête d’une association de quartier, avec laquelle le maire est en
conflit.
Impossibilité de se financer
Manuel
Aeschlimann – injoignable ce jour – aurait, pour tenter de résumer une
affaire très alambiquée, fait de Mayetic le paravent d’une
pseudo-secte, l’organisation Ostad Elâchi*, dont le président réside
lui-aussi à Asnières.
Pour Bruno de Beauregard, des reportages diffusés sur France 3 (un de ses clients), Canal+ et un article paru dans
Le Monde
notamment ont alors mis l’entreprise en difficulté, au moment o๠elle cherchait des
financements pour maintenir son activité.
« La
Caisse des dépôts et consignations, notre actionnaire à hauteur de
35 %, n’a plus donné aucun signe de vie à partir de la parution de
l’article du
Monde.
Ils
ne répondent même pas au liquidateur. Quant à France Télécom, avec qui
nous devions signer un partenariat de distribution en marque blanche,
via Equant, il n’a plus donné aucune suite. »
La Caisse des dépôts – qui n’a pas pu répondre à nos
questions – a investi 4,3 millions d’euros dans Mayetic.
Devant l’impossibilité d’attirer de nouveaux investisseurs,
« qui sont déjà frileux d’habitude »,
selon
Bruno de Beauregard, l’entreprise a alors dà» baisser le rideau. Pour le
moment, le site Mayeticvillage.com fonctionne encore, mais devrait
disparaître en février. La justice, saisie par le fondateur de Mayetic,
devra établir les responsabilités exactes dans cette affaire.
*
Selon
l’Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et
de l’individu), qui traque les sectes, l’organisation Ostad Elâchi, par
ailleurs reconnue d’utilité publique, ne fait pas aujourd’hui l’objet
de témoignages négatifs particuliers. Le président de Mayetic réfute
qu’il s’agisse d’une secte et ne reconnaît que des relations privées
avec son président.