Irak : Le coà»t de la guerre – costofwar.com :
« Chaque
arme à feu qui est faite, chaque vaisseau de guerre lancé,
chaque fusée tirée, signifie au final un vol de ce qui devrait
aller à ceux qui ont faim et ne sont pas nourris, à ceux
qui ont froid et ne sont pas habillés. »
President
Dwight D. Eisenhower
16 avril 1953
National Priorities Project – Cost of War
Le Monde.fr : Le coà»t de la guerre en Irak aurait été largement sous évalué par Washington
Le coà»t total de la guerre en Irak pourrait dépasser les 2 000 milliards
de dollars, ce qui est bien supérieur aux projections faites avant le
conflit par la #Maison Blanche, à en croire une étude notamment réalisée
par le #Prix Nobel de l’économie Joseph E. Stiglitz.
Cette
étude prend notamment en compte les pensions d’invalidité qui seront
versées à vie aux 16 000 blessés de l’armée américaine, dont 20 %
souffrent de graves déficiences mentales ou physiques.
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L’enquête
a été co-dirigée par M. Stiglitz, économiste à l’Université de
Columbia, et Linda Bilmes, professeur à Harvard. Ils affirment que les
contribuables américains devront continuer, longtemps après le retrait
des forces américaines d’Irak, à supporter la charge financière de ce
conflit.
« Même en optant pour une approche conservatrice, nous sommes surpris par l’importance du coà»t de la guerre », peut-on lire dans le rapport. « Nous pouvons affirmer qu’il sera supérieur à 1 000 milliards de dollars. » Avant l’intervention de mars 2003, la Maison Blanche avait affirmé que cette entreprise serait financièrement « abordable ».
Elle avait jugé que les estimations de #Lawrence Lindsey, alors conseiller économique de l’administration Bush était « très, très élevées ». Il avait avancé le chiffre de 100 à 200 milliards de dollars.
FLAMBEE DU PETROLE
A
en croire M. Stiglitz et #Mme Bilmes, les frais imprévus concernent
notamment le nécessaire recrutement de nouveaux militaires pour relever
les effectifs en Irak et le coà»t de la guerre est renforcé par le
ralentissement de la croissance américaine et le coà»t de la prise en
charge des séquelles mentales de nombreux vétérans sur le long terme.
Se fondant sur des statistiques de l’armée, ils affirment en effet que
30 % des militaires américains ont développé des problèmes psychiques
dans les trois à quatre mois qui ont suivi leur retour d’Irak.
M.
Stiglitz, qui a toujours ouvertement critiqué la stratégie irakienne du
président Bush, et Mme Bilmes ont fondé leurs estimations sur le coà»t
des guerres passées et pris en compte la flambée du prix du pétrole, le
creusement du déficit public américain et l’insécurité mondiale
provoquée par le conflit irakien.
Selon eux, une portion de
l’augmentation du prix du brut – de l’ordre de 20 % de l’augmentation
de 25 dollars par baril observée depuis le début de la guerre – peut
être directement imputée au conflit. Cette portion seule a coà»té au
total 25 milliards de dollars aux Etats-Unis depuis 2003.
La
projection d’un coà»t total de 2 000 milliards de dollars se fonde sur
l’hypothèse d’un maintien de troupes en Irak jusqu’en 2010. Les deux
universitaires ont toutefois postulé une réduction progressive de ce
contingent. On dénombre 153 000 militaires américains en Irak. Les
chercheurs Stiglitz et Bilmes ont fondé leurs estimations de 2006 sur
un contingent de 136 000 soldats.
Ancien conseiller du président
Bill Clinton, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, M.
Stiglitz a obtenu le Prix Nobel en 2001. Il a défrayé la chronique en
2002 en publiant « La grande désillusion », dans lequel il
dressait un tableau très sombre de l’état du monde et dénonçait le mode
de fonctionnement des institutions financières internationales, en
particulier du Fonds monétaire international (FMI).