01net. – Aux Etats-Unis, les secrets des abonnés aux mobiles étalés sur la place publique
Aux Etats-Unis, les secrets des abonnés aux mobiles étalés sur la place publique
Des
douzaines de sociétés américaines opérant sur Internet se sont
spécialisées dans la revente de relevés de communications sur téléphone
portable.
Philippe Crouzillacq
, 01net.,
le 13/01/2006 à 18h53
Outre-Atlantique,
la vie privée relève parfois du domaine public. Epouses volages, maris
infidèles, moyennant une centaine de dollars n’importe quel quidam
peut, en effet, se procurer les relevés de communications téléphoniques
mobiles de la personne de son choix. De Locatecell.com à
Bestpeoplesearch.com, on ne compte plus les sociétés qui ont investi ce
créneau particulièrement lucratif.
Selon le
Washington Post,
pour
parvenir à leurs fins ces voleurs d’informations d’un nouveau genre
utilisent trois techniques. Il leur arrive de disposer d’un
« correspondant » employé par l’opérateur de téléphonie mobile visé,
qui leur fournit de petits services. Autre solution : détenir
(frauduleusement) le numéro de sécurité sociale d’une personne
(l’identifiant comme possesseur d’une ligne mobile) et usurper son
identité afin de récupérer les informations concernant ses
communications (noms des personnes appelées, durée des appels…).
Enfin, une dernière solution consiste à essayer d’accéder en ligne et
sans son consentement au compte personnel d’un abonné.
Un secteur peu règlementé
Au début de l’été 2005, l’Epic
(Electronic Privacy Information Center),
une
organisation de défense de la vie privée, a sonné l’alarme et déposé
plainte auprès de la FTC (l’agence fédérale américaine chargée des
télécommunications), contre une quarantaine de sociétés qu’elle accuse
de pratiques frauduleuses. Interrogé par CBS, #Noah Wieder, le
responsable de l’une de ces sociétés, Bestpeoplesearch.com, tenter de
minimiser le phénomène.
« Il
ne s’agit pas d’une activité illégale. Disons que le secteur
s’autorégule. C’est comme l’alcool. Si vous le laissez entre de
mauvaises mains, cela peut devenir dangereux. »
Grâce
à l’impulsion donnée par l’Epic, certains parlementaires américains se
sont saisis du dossier. Ils devraient présenter dès la mi-janvier une
proposition de loi pour criminaliser l’accès et la revente de données
concernant les communications téléphoniques.
En
France, les dérives constatées aux Etats-Unis ne semblent pas
d’actualité. Les opérateurs se montrent prudents quand il s’agit de
communiquer ce type de données. Ainsi chez SFR pour fournir le
duplicata d’un relevé, il en coà»te 7 euros, après identification de la
personne, et le document est impérativement envoyé au domicile de
l’abonné qui en a fait la demande.