Et si trop de musique tuait le plaisir de la musique ? Usages – Atelier.fr
Usages
Et si trop de musique tuait le plaisir de la musique ?
Désormais,
la musique est partout, tout le temps. Baladeurs numériques (jusqu’à 15
000 pour les plus conséquents, soit 41 jours de musique non-stop !),
téléphones qui, de plus en plus, se doublent de lecteurs MP3, musiques
d’ambiance des magasins ou des salles d’attente, TV, radio… la
musique devient si omniprésente que selon une étude menée par un
musicologue anglais, elle pourrait bien finir par nous empêcher de
l’apprécier à sa juste valeur.
Entre les CD vendus en grande
surface, les multiples possibilités de téléchargement (plate-forme de
type iTunes, peer-to-peer) et la simplicité de la copie numérique, il
n’a jamais été aussi aisé de se procurer de la musique et de découvrir
de nouveaux talents. Et pourtant… d’après l’étude d’Adrian North,
psychologue et musicologue à l’université de Leicester, ces différents
phénomènes n’auraient pas pour effet d’ouvrir les individus à l’art,
mais plutôt de les enfermer dans une consommation passive et
indifférente de la musique.
Pendant deux semaines, Adrian North
et son équipe ont étudié le rapport qu’entretenaient à la musique 346
cobayes. Leur verdict est sans appel : « Le degré d’accessibilité et de
choix a entraîné une dérive vers des attitudes passives à l’encontre de
l’écoute de musique au quotidien. »
« L’évolution technologique
s’est accélérée surtout ces vingt dernières années et les changements
fondamentaux dans la nature et la valeur de l’expérience musicale
deviennent de plus en plus prononcés », explique le musicologue, avant
de préciser : « En résumé, notre relation à la musique dans la vie de
tous les jours peut être complexe et sophistiquée, mais elle n’est pas
nécessairement caractérisée par un investissement émotionnel profond ».
Adrian
North rappelle qu’au XIXe siècle, « la musique était perçue comme un
trésor de grande valeur, avec des pouvoirs fondamentaux et proches du
mystique de communication humaine ». Une époque qui, effectivement,
parait révolue…
(Atelier groupe BNP Paribas – 13/01/2006)